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Innovation : La fiscalité comme catalyseur 

  • 12 juillet 17:50
  • 3 min de lecture
Innovation : La fiscalité comme catalyseur 

« La recherche-développement et l’innovation représentent le seul salut pour une croissance inclusive et un emploi décent pour les jeunes diplômés », estime le directeur général de la technopole de Sfax, Mustapha Mezghani.

La Presse — La fiscalité peut-elle être un levier pour encourager l’innovation des entreprises et l’entrepreneuriat innovant ? Cette thématique, essentielle au développement de l’économie tunisienne, a récemment fait l’objet d’un débat organisé par l’Iace, en partenariat avec la technopole de Sfax.  Présidant la rencontre, Mustapha Mezghani, directeur général de la technopole, a insisté sur le rôle central de l’innovation en tant que moteur de croissance économique.

Il a souligné qu’elle constitue aujourd’hui la seule bouée de sauvetage pour assurer une croissance inclusive et créer des emplois décents pour les jeunes diplômés universitaires. 

« La Tunisie dispose de très peu de ressources naturelles et ne peut compter que sur ses ressources humaines et son intelligence pour assurer sa croissance économique, qui s’est ralentie au cours de ces dernières années. La recherche et développement et l’innovation représentent notre seul salut pour une croissance inclusive et un emploi décent pour les jeunes diplômés », a-t-il déclaré.

Evoquant les efforts qui ont été amorcés pour bâtir un écosystème de l’innovation — notamment à travers l’initiative « Startup-Act » —, Mezghani estime que ces démarches restent insuffisantes pour enclencher une véritable dynamique. Il a expliqué que les économies innovantes sont, certes, le résultat de visions, de stratégies industrielles et de politiques publiques. Mais la fiscalité constitue un des atouts de la mise en œuvre de ces politiques, car c’est un outil qui permet d’inciter ou de décourager les acteurs économiques à investir dans un domaine économique donné.

« Par exemple, lorsqu’on réduit les droits de douane sur les voitures électriques, c’est pour les rendre plus accessibles, encourager les concessionnaires à les importer et inciter les consommateurs à les acheter », a-t-il expliqué.   De son côté, Ahmed Chabchoub, expert-comptable, a rappelé que la législation tunisienne comporte déjà des incitations financières et fiscales en faveur de l’innovation. 

Outre les avantages liés au « Startup-Act », la loi de finances 2024 a introduit des mesures ciblées : un dégrèvement fiscal total (100 %) pour les entreprises investissant dans le développement technologique ou l’innovation, quel que soit le secteur d’activité, ainsi qu’une déduction complémentaire de 50 % sur les dépenses de R&D. 

Toutefois, Chabchoub regrette que la lourdeur des procédures empêche de nombreuses entreprises de bénéficier pleinement de ces dispositifs.

 Dans le même sens, Mohamed Salah Frad, directeur général de « United Gulf Financial Services » pour l’Afrique du Nord, a mis en lumière le manque à gagner causé par l’absence de valorisation de la propriété intellectuelle, un des piliers de l’innovation.

Il a également pointé la complexité administrative qui accompagne les mesures incitatives actuelles et freine le potentiel innovant. Il a insisté sur le fait que tout le monde doit être convaincu de la capacité de l’innovation à générer de la richesse pour tous, y compris pour l’Etat. Il a, en ce sens, expliqué qu’il est important d’inciter les entreprises à repenser leur modèle économique en intégrant davantage l’innovation.

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