Sur une idée de l’artiste visuel et cinéaste Alaeddine Abou Taleb, des artistes avaient à réfléchir sur les codes, les cadres et autres rituels qui régissent nos gestes, nos pensées, nos rapports à l’autre et au monde. Ces protocoles, qu’ils soient scientifiques, sociaux, artistiques ou politiques, ont été scrutés, disséqués, mis à mal, réinterprétés et mis en jeu à travers des installations, de la performance, dessin, photo, peinture, tissage, sculpture, gravure… autant de médiums pour ausculter ce qui structure, restreint ou libère.
La Presse — L’exposition collective «Protocole» se poursuit jusqu’au 20 juin à Central Tunis, réunissant les œuvres des 14 artistes : Hela Djebby, Abderrahmen Chrif, Hela Lamine, Zitch, Emna Kahouaji, Najah Zarbout, Abdeslam Ayed, Alaeddin Abou Taleb, Bochra Taboubi, Shaden Ghehioueche, Slimen El Kamel, Mabrouk El Kamel, Wissem El Abed et Mohamed Ghassan qui avaient comme règle commune: détourner les protocoles en proposant leurs propres règles.
Sur une idée de l’artiste visuel et cinéaste Alaeddine Abou Taleb, ces derniers avaient à réfléchir sur les codes, les cadres et autres rituels qui régissent nos gestes, nos pensées, nos rapports à l’autre et au monde.
Ces protocoles qu’ils soient scientifiques, sociaux, artistiques ou politiques ont été scrutés, disséqués, mis à mal, réinterprétés et mis en jeu à travers des installations, de la performance, dessin, photo, peinture, tissage, sculpture, gravure… autant de médiums pour ausculter ce qui structure, restreint ou libère.
À l’occasion de cette exposition, le public a pu découvrir «Expressive Masks», une performance inédite d’Abderrahmen Cherif et Abdessalam Majdoub, entre théâtre et rituel masqué. 14 masques aux noms évocateurs ont pris vie à travers une gestuelle codifiée évoquant tour à tour une persona différente en adéquation avec les règles que l’on s’impose ou que l’on nous impose. Cette performance est un avant-goût d’un projet plus élaboré que l’artiste souhaite présenter lors d’une tournée artistique.
Zeineb Lakhoua alias Zitch y présente «Protocole démocratique», une gravure à la pointe sèche qui tente de proposer une réflexion sur la formation des Etats démocratiques. En s’inspirant des écrits d’Hannah Arendt et en détournant l’œuvre de Jérome Bosch «Le chariot de foin» réalisée entre 1501-1502, l’artiste souligne les mécanismes de liberté, et le protocole démocratique des Etats. Son travail met en spectacle l’effacement de la réalité et la construction d’une vérité alternative, imposée par le pouvoir.
Najah Zarbout met en évidence le protocole auquel obéit sa démarche artistique (la forme) tout en annihilant l’aspect protocolaire du message (le fond) qui, pour elle, ne doit obéir à aucune règle. Abdesslam Ayed, qui est sculpteur et restaurateur au sein du musée du Bardo, provoque des dégâts que peut subir un artefact pour le restituer en mettant en place un protocole de restauration ( fils de fer, métal et autres procédés de collage).
Hela Lamine expose une série qui fait partie d’un protocole qu’elle s’est imposé depuis quelques années à travers une démarche contemplative de la nature.
Elle présente des éléments disparates (bout de terre, plantes, etc.), et des photos prises lors de ces balades contemplatives avec lesquelles elle se connecte picturalement à travers ses dessins et autres interventions.
Des protocoles auscultés et d’autres réinventés à découvrir jusqu’au 20 juin 2025.