Réforme de tunisair : Une fierté nationale à consolider

Maintenant, c’est officiel : Tunisair ne sera ni cédée ni même ouverte à la participation d’un investisseur étranger comme ce fut le cas de Tunisie Télécom. Kaïs Saïed l’a décidé : «La Gazelle» retrouvera son lustre d’antan.
La Presse — Finalement, le Président de la République a fini par mettre les points sur les i, remettre les pendules à l’heure et dissiper tous les doutes possibles et les spéculations des uns et des autres. La compagnie nationale Tunisair sera réformée et ne sera jamais cédée à quiconque pour tout l’or du monde.
La raison en est simple : comme la Steg, la Sonede ou la CPG, la compagnie Tunisair est considérée comme l’un des remparts infranchissables veillant à la préservation et au renforcement de la souveraineté nationale dans son acception moderne. Dans la mesure où sa privatisation ou même l’acceptation d’y introduire un investisseur étranger constituent une atteinte qualifiée à cette même souveraineté. Souveraineté pour la consécration de laquelle les Tunisiens et les Tunisiennes ont consenti de grands sacrifices.
Aujourd’hui, les voix qui ne cessent de crier haut et fort depuis les époques des présidents défunts Bourguiba et Ben Ali et aussi à l’époque des gouvernements de la Troïka et du consensus (Ettawafok), qu’il faut sauver la Gazelle en la privatisant. Avançant une argumentation qui a trouvé une oreille attentive auprès de plusieurs parties : Tunisair aux mains du secteur privé est de nature à assurer aux milliers de ses agents déjà libérés ou en voie de l’être de regagner leurs postes et de garantir à la compagnie son positionnement sur le marché du transport aérien international.
Plus encore, les chantres de la privatisation avancent, pour justifier le bien-fondé de leur appel, l’expérience de Tunisie Télécom. Puisque la participation à raison de 35% du partenaire émirati a permis de faire de Tunisie Télécom une des meilleures entreprises en Afrique. Sauf que ceux qui défendent cette expérience oublient qu’elle est intervenue dans un contexte particulier à la fin de l’année 2010. Ils ne se rappellent pas également qu’à l’époque, nombreux sont ceux qui ont annoncé leur refus de l’opération, craignant qu’elle n’ouvre la voie à la privatisation ou à la vente même des «entreprises-joyaux» de l’économie tunisienne.
Maintenant que les dés sont jetés et que toutes les manœuvres visant à déposséder la Tunisie de «sa Gazelle» sont stoppées net, le Président de la République passe à une nouvelle étape, celle de restructurer la compagnie sur de nouvelles bases. Dans l’objectif de «redonner à cette entreprise historique son lustre d’antan», comme le souligne le Chef de l’Etat.
Lors de son entretien, lundi 12 mai, avec le ministre du Transport, Rachid Amri, le Chef de l’Etat a été clair et tranchant : «Il n’est pas question de céder Tunisair à n’importe quelle partie. Ainsi, il n’est plus envisageable de déplacer l’aéroport de Tunis-Carthage comme cela avait été envisagé à un moment donné».
Encore une fois, le Président insiste sur le fait «que nos entreprises ne seront pas mises en vente et que Tunisair demeurera une fierté nationale».