Vaccin contre le PHV : La campagne reprend !
La campagne de vaccination contre le papillomavirus humain ( PVH ) vient de reprendre, après une interruption due à la session du bac sport. Ce sont, en effet, les agents relevant de la médecine scolaire et universitaire, chargés de mener la campagne dans les établissements scolaires, qui supervisent aussi le bac sport. Incapables d’être au four et au moulin, ils étaient dans l’obligation de suspendre ladite campagne pour la reprendre récemment.
Lancée, rappelons-le, le premier avril, la campagne de vaccination contre le PVH, lequel est jugé comme étant le principal facteur propice au cancer du col utérin, se poursuit en dépit d’une grande polémique et d’un désistement, menés à son encontre. « Nous avons œuvré à sensibiliser au mieux le public sur l’utilité du vaccin dans la lutte contre le cancer du col utérin. Certains ont fini par être convaincus alors que d’autres, non. Cela dit, notre rôle consiste à éclairer les parents sur le risque qu’encourent leurs filles dans le cas où elles ne se feraient pas vacciner. Et c’est à eux de décider de prévenir la maladie ou de priver leurs enfants d’un vaccin conçu pour les protéger contre ce cancer en particulier », indique le Dr Mehrez Yahyaoui, coordinateur du Programme national de la vaccination à La Presse.
Pas d’évaluation avant le 31 mai !
La vaccination se poursuit donc dans les écoles au profit des filles âgées de douze ans et ce, tout au long du mois de mai. Il s’agit de la première phase de la campagne ; la deuxième sera de rattrapage. Elle sera organisée dans les centres de santé de base et axée sur la vaccination des retardataires et des filles déscolarisées. « Pour le moment, il nous est impossible de fournir des données chiffrées sur l’avancement de la campagne. Ce n’est qu’à la fin de la première phase de la vaccination, notamment après le 31 mai que nous nous pencherons ainsi que la médecine scolaire et universitaire sur l’évaluation de la campagne et la comptabilisation du nombre de bénéficiaires », précise le responsable. Et d’ajouter que toute tentative d’estimation, pour le moment demeure non fiable. « Certaines écoles ne comptent qu’une seule classe de sixième année de l’enseignement de base. Si le nombre des filles qui y sont inscrites sont de seulement dix élèves et qu’une seule accepte de se faire vacciner, l’évaluation serait de 10% et vice-versa. Alors que dans d’autres écoles, le nombre des filles concernées par le vaccin est nettement plus important », explique-t-il. D’autant plus que les séances de vaccination sont programmées en parfaite concertation entre l’équipe de vaccination relevant de la médecine scolaire et universitaire, d’une part, et de la direction de l’école en question, de l’autre. Aussi certaines écoles n’ont pas encore entamé les séances de vaccination alors que d’autres les ont terminées !
Il est utile, aussi, de rappeler que le nombre de bénéficiaires ne sera point arrêté de sitôt puisque la phase de rattrapage se poursuivra tout au long de l’été.
Un choix, une obligation morale…
Ceci dit, et parallèlement aux efforts fournis pour réussir la campagne et lutter plus efficacement contre le cancer du col de l’utérus, bon nombre de parents continuent à faire preuve de réticence face à ce choix qui, dans bien des cas, pourrait être vital. Encore faut-il souligner que loin d’être obligatoire, le vaccin contre le PVH est optionnel. Il relève d’une décision qui devrait être réfléchie et consentie. « Le vaccin contre le PVH, et à l’instar de tous les vaccins, n’est pas obligatoire. Jadis, les qualificatifs “obligatoire” et “gratuit” étaient employés pour obliger l’Etat à garantir le vaccin, gratuitement, à la population. Il était question, en ces temps-là, de rougeole, de polio, etc… Aujourd’hui, le vaccin acquiert une obligation morale et non officielle. L’idée étant de ne pas priver son enfant de son droit au vaccin, à la prévention, à la santé », conclut le Dr Yahyaoui.