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Aziz Jebali à La presse : « J’aime relever ce genre de défis ! »

  • 11 juillet 18:50
  • 5 min de lecture
Aziz Jebali à La presse : « J’aime relever ce genre de défis ! »

Après le succès retentissant de « Ragouj-le spectacle » en clôture du Festival international de Dougga, Aziz Jebali, alias « El Wral », remonte sur scène, ce soir. Aux côtés des autres artistes, sous la direction d’Abdelhamid Bouchnak, ils ouvrent ensemble, cette fois, le Festival international de Hammamet.

En parallèle, les répétitions battent leur plein pour sa pièce  « Binomi S+1 » attendue au Festival international de Carthage, le 22 juillet. Aziz Jebali nous en dit plus dans cet entretien.

La Presse — Vous êtes à l’affiche de deux pièces de théâtre, cet été, « Ragouj-le spectacle » présenté à Dougga, Hammamet et Bizerte et « Binomi S+1 » qui sera joué sur la scène emblématique de Carthage. Comment avez-vous géré la préparation de ces deux spectacles aux styles très différents ?

C’est avant tout une question de bonne organisation du temps. Une grande partie des acteurs participe aux deux projets, ce qui facilite la coordination. Nous travaillons dans un esprit de collaboration et d’entraide qui crée une belle dynamique et nous donne beaucoup d’énergie.

« Ragouj » est une comédie musicale inspirée d’un feuilleton. Elle reprend tous les codes du genre, notamment pour la place importante accordée à la musique. J’ai été très touché par l’accueil du public lors de la première à Dougga. Évidemment, il y a toujours cette part de stress qui accompagne une première, mais cela fait partie du processus. Nous espérons que les prochaines représentations rencontreront encore plus de succès.

En ce qui concerne « Binomi S+1 », c’est une aventure tout aussi excitante. Jouer sur la scène mythique de l’amphithéâtre de Carthage représente pour moi l’accomplissement d’un rêve d’enfance. C’est un grand honneur et je veux vraiment être à la hauteur des attentes du public. Les répétitions sont toujours en cours et quelques surprises sont prévues…

Est-ce que « Ragouj-le spectacle » est conçu uniquement aux spectateurs qui ont suivi le feuilleton?

Le spectacle peut être apprécié par un public qui découvre l’univers pour la première fois. Il s’agit d’un condensé du feuilleton. Des scènes marquantes émouvantes, drôles, pleines d’énergie et parfois même tragiques sont recréées devant le public avec de la musique, du chant et de la danse.

Ceux qui ont déjà vu le feuilleton auront un lien plus fort avec les personnages et comprendront davantage les clins d’œil. Cette interaction avec le public  est une part importante du spectacle. Connaître l’univers enrichit donc l’expérience. D’un autre côté,  « Ragouj–le spectacle » peut aussi susciter la curiosité et donner envie aux spectateurs de découvrir ou redécouvrir la série.

Le personnage de «El Wral» est très éloigné de votre personnalité et de vos rôles précédents. Comment vous êtes-vous préparé à l’incarner dès la lecture du scénario ?

C’était un vrai plaisir pour moi d’interpréter un personnage aussi original. J’aime justement relever ce genre de défis ! J’ai eu la chance de participer à l’écriture du scénario, ce qui m’a permis de voir «El Wral» se construire peu à peu sous mes yeux depuis la première saison jusqu’à la deuxième.

Il y a eu par la suite la magie de la mise en scène, des décors, des costumes… C’est là que le personnage a vraiment pris vie. J’étais, bien sûr, stressé au départ, mais je suis très heureux de l’accueil du public. Les spectateurs se sont attachés à ce personnage, malgré sa cruauté extrême. Les dernières scènes qui ont permis d’explorer plus en profondeur sa psychologie ont vraiment marqué les esprits.

Est-ce que vous vous-êtes attendus à un tel succès pour la représentation de « Ragouj » à Dougga, notamment avec une telle affluence ?

Honnêtement, ce n’était pas gagné d’avance surtout à cause de l’éloignement géographique. Mais le public a fait le déplacement en nombre avec beaucoup d’enthousiasme. Ça nous a profondément touchés. Sentir que les gens tiennent à venir malgré la distance pour partager ce moment avec nous est une vraie récompense.

Le spectacle sera-t-il présenté à Hammamet dans les mêmes conditions techniques dont les effets spéciaux, le cheval, les pigeons, etc. ?

Oui, absolument. Le spectacle sera présenté dans son intégralité avec les mêmes effets visuels et scéniques. D’ailleurs, à Hammamet, l’installation est même plus simple sur le plan logistique. L’accès à la scène est plus pratique, ce qui nous permet de recréer l’univers du spectacle sans compromis.

Et, concernant « Binomi S+1 », est-ce une version pensée spécialement pour Carthage ?

Oui, des ajustements ont été apportés pour cette occasion. En effet, la version qui sera présentée à Carthage a été repensée par rapport aux précédentes pour s’adapter à la grandeur et à la symbolique de ce lieu mythique. On voulait vraiment offrir au public une expérience à la hauteur de ce cadre exceptionnel.

C’est la seule pièce de théâtre au programme. Comment percevez-vous cette distinction ?

C’est un grand honneur, mais aussi une responsabilité. J’espère être à la hauteur des attentes du public et représenter dignement le théâtre tunisien dans son ensemble. La pièce tourne depuis un certain temps déjà et notre objectif reste de toucher un public toujours plus large.

L’an dernier, nous n’avons pas pu assurer une tournée estivale, faute de conditions adéquates. Cette année, c’est une belle opportunité de faire découvrir, ou redécouvrir, une œuvre qui parle aux Tunisiens, qui nous ressemble et dans laquelle chacun peut se reconnaître.

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