Tout plaide en faveur d’un nouveau bond du secteur textile

Pilier de l’industrie nationale, le secteur textile représente pas moins de 30% des entreprises industrielles du pays et autant d’emplois dans ce même domaine, tout en comptant plus de 15% des exportations des industries manufacturières. Ce qui le place, logiquement, en deuxième position en matière d’exportation en général.
Les chiffres étant têtus, force est de reconnaître le poids lourd et stratégique dudit secteur dans la dynamique sociale et économique en Tunisie, comme vient de le confirmer le directeur général du textile et de l’habillement au ministère de l’Industrie, lors de la journé d’étude tenue mercredi 9 juillet par l’Académie parlementaire.
Ainsi, l’occasion était propice pour annoncer un véritable scoop dans la mesure où le secteur envisage d’atteindre, à l’orée de l’an 2030, le cap de cinq milliards d’euros d’exportation, soit deux millions d’euros de plus qu’en l’état actuel.
C’est dire qu’il s’agira d’un bond de taille même si l’on sait que les usines textiles sont exclusivement orientées vers l’exportation, sachant que 27% des capitaux sont étrangers, confirmant, si besoin est, l’attractivité du secteur pour les investisseurs internationaux.
Autre point positif marqué par le secteur : la résilience sans conteste face aux crises économiques internationales et autres turbulences enregistrées à l’échelle locale, régionale et internationale, dans la mesure où le textile tunisien a su faire preuve de résilience en réussissant l’essentiel, en l’occurrence le niveau appréciable en matière d’exportations et d’emplois.
De plus, les conditions d’investissement et de compétitivité sont plus que favorables puisque, selon les prévisions, réalistes et prometteuses, la filière textile est en mesure de créer jusqu’à sept mille nouveaux emplois par an d’ici à 2030, tout en faisant croître les capacités d’exportation.
Il va de soi que pour réaliser les nouveaux objectifs, il est nécessaire de redoubler d’effort avec des options nouvelles dont, notamment, la modernisation de la chaîne de valeur, l’intégration technologique, la formation de la main-d’œuvre et l’attraction d’investissements étrangers dans les segments à plus forte valeur ajoutée.
Il est utile de souligner que l’heure est à une meilleure intégration du secteur, tout en veillant à faire diminuer sa dépendance très forte, faut-il l’avouer, envers les pays de l’Union européenne à hauteur de plus de 75%, plus précisément la France, l’Italie, l’Allemagne, la Belgique, les Pays-Bas et l’Espagne.
Autre facteur de fragilité, celui de la taille des entreprises dont 71 % emploient moins de 100 personnes, ce qui fait naître des craintes et autres incertitudes face à d’éventuels chocs économiques, aussi bien internationaux que nationaux.
Toutefois, la Tunisie nouvelle est déterminée à mettre les bouchées doubles pour réussir le challenge du maintien du secteur textile au sommet grâce au renforcement des exportations et à la redynamisation de son tissu industriel, dont particulièrement la place stratégique du textile dans les choix économiques futurs.