497 550 emplois ouverts en Italie : la Tunisie doit prendre sa place, insiste le syndicaliste tunisien

Le syndicaliste Hedi Kairat, membre du bureau exécutif du secteur de la métallurgie au sein de la Confédération générale italienne du travail (CGIL), a lancé un appel urgent aux autorités tunisiennes pour garantir à la Tunisie une part stable et permanente dans le nouveau programme italien d’immigration légale 2026-2028, récemment approuvé par le Conseil des ministres italien.
Ce programme prévoit l’accueil de 497 550 travailleurs originaires de pays hors Union européenne sur trois ans, répartis comme suit : 164 850 en 2026, 165 500 en 2027, et 166 500 en 2028.
“La Tunisie ne peut se permettre d’attendre ou de rester spectatrice. Il faut un positionnement rapide et stratégique pour intégrer durablement ce mécanisme”, a déclaré Hedi Kairat à l’agence TAP, insistant sur la nécessité d’une action diplomatique de haut niveau, en dehors de toute logique de concurrence avec les 31 autres pays partenaires de l’Italie.
Pourquoi une part tunisienne est légitime ?
Selon Kairat, cette demande s’appuie sur des fondements solides : des relations historiques et économiques profondes entre la Tunisie et l’Italie, ainsi que le rôle de cette dernière comme premier partenaire commercial de la Tunisie.
“Un accord formel dans ce sens ouvrirait des perspectives concrètes et sûres pour les jeunes Tunisiens en quête d’opportunités professionnelles à l’étranger”, a-t-il ajouté.
Le programme italien couvre plusieurs secteurs en tension : soins à domicile et aux personnes âgées, électricité, bâtiment, artisanat, transport, ainsi que le travail saisonnier dans les domaines de l’agriculture et du tourisme – avec un quota annuel avoisinant 88 000 travailleurs saisonniers.
Hedi Kairat a par ailleurs mis en garde contre la multiplication des promesses frauduleuses de contrats de travail par des individus se présentant abusivement comme membres d’ONG ou de la société civile. Il appelle à la vigilance et au respect du cadre légal, en s’appuyant sur : les offres officielles publiées par les agences italiennes de l’emploi et les accords bilatéraux signés entre les ministères compétents en Tunisie et en Italie.
Un programme structuré sous supervision étatique
Ce nouveau dispositif migratoire représente une avancée notable en termes de volume et d’organisation, précise Kairat. Pour la première fois, les quotas annuels sont intégrés dans un plan triennal sous la supervision directe du ministère italien du Travail, qui délivrera les permis aux employeurs italiens via des canaux légaux et contrôlés.
“Il est crucial que la Tunisie formalise rapidement un cadre de coopération institutionnelle à travers ses ministères de l’Emploi et de la Formation professionnelle. Les bases existent déjà via les programmes de formation professionnelle conjoints”, a souligné le syndicaliste, également expert en droit du travail et en législation migratoire.
Il est à rappeler que le décret italien sur les flux migratoires, approuvé le 30 juin 2025, vise à répondre à la pénurie de main-d’œuvre dans plusieurs secteurs, tout en luttant contre le travail clandestin et l’immigration irrégulière. Le quota total inclut 230 550 postes pour des emplois fixes et 267 000 pour des emplois saisonniers, définis en fonction des besoins exprimés par les partenaires sociaux et le tissu économique italien.