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L’industrie cinématographique tunisienne au cœur d’un projet de réforme législative

  • 13 juin 16:51
  • 3 min de lecture
L’industrie cinématographique tunisienne au cœur d’un projet de réforme législative

La Commission du tourisme, de la culture, des services et de l’artisanat a tenu, jeudi, une séance d’audition à l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP), consacrée à l’examen du projet de loi relatif à l’industrie cinématographique en Tunisie.

Lors de leurs interventions, les experts ont rappelé que la Tunisie, pionnière dans l’organisation du secteur cinématographique dans les années 1960, a connu un net recul à partir des années 1990. Ce déclin est attribué à un cadre juridique devenu inadapté à l’évolution rapide du secteur. Le projet de loi en discussion répond, selon eux, aux attentes et revendications des professionnels du cinéma, s’inscrivant dans une réforme globale des textes régissant cette industrie, selon un communiqué de l’ARP.

Les experts ont précisé que ce projet vise à harmoniser la législation actuelle, simplifier les procédures et insuffler une nouvelle dynamique à un secteur considéré comme porteur. L’objectif est de bâtir une industrie cinématographique rentable, créatrice d’emplois et apte à contribuer durablement à l’économie nationale — un enjeu crucial alors que le secteur souffre toujours de l’absence de réformes structurelles.

Parmi les mesures proposées figurent notamment la restructuration et la révision de la gouvernance du Centre national du cinéma et de l’image (CNCI), avec une clarification de ses missions, de ses sources de revenus, et la suggestion que son personnel soit régi par la loi n°85 relative au statut général des agents des offices et des établissements publics.

Les experts ont également plaidé pour la création de mécanismes de financement alternatifs, notamment à travers un fonds spécial d’encouragement à l’investissement dans le cinéma et l’audiovisuel, à inscrire dans la loi de finances 2026.

Les députés ont salué les différentes propositions visant à développer la production cinématographique nationale, à stimuler l’investissement dans le secteur audiovisuel, et à renforcer la présence tunisienne dans les festivals internationaux.

Certains parlementaires ont toutefois exprimé leur regret face au déclin du cinéma tunisien, estimant qu’avec une volonté politique réelle, ce projet de loi pourrait marquer un tournant, relançant significativement un secteur stratégique et à fort potentiel de croissance.

Ils ont insisté sur l’importance de lever rapidement les obstacles rencontrés par les jeunes créateurs, notamment en facilitant l’accès au financement, en simplifiant les démarches administratives liées aux autorisations, ainsi qu’à l’importation de matériel, via la mise en place de dispositifs d’incitation adaptés.

La commission a enfin réaffirmé sa volonté d’adopter ce projet de loi dans les meilleurs délais, après finalisation du cycle d’auditions et consultation de l’ensemble des parties concernées.

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