
« L’enchantement autant que l’abus de couleurs n’est pas matière à m’inspirer. Je n’attache pas davantage d’importance au décor; il ne faut pas qu’il interfère avec mes personnages qui, à eux seuls, doivent créer l’émotion ».
La Presse — Petit-fils de Siciliens, Michel Giliberti est né en Tunisie à Menzel Bourguiba en 1950 où il a vécu avant de s’installer en France en 1961. A l’âge de 12 ans, il copie des œuvres de la Renaissance italienne. A 16 ans, il entre aux Beaux-Arts de Toulon mais quitte les lieux au bout de quelques mois pour se lancer dans l’écriture musicale. Il enregistre trois albums produits entre 1976 et 1981. En 1999, il publie un premier roman qui est le prolongement de son œuvre picturale. Il se passionne également pour la poésie et la musique, deux composantes, pour lui, indissociables de la peinture.
L’artiste est connu en Tunisie et en Europe pour sa peinture figurative, ses toiles sont exposées un peu partout dans le monde, mais aussi pour ses superbes photographies et ses écrits. Il a signé près de 20 ouvrages dont les deux derniers «Fortune de mère et autres petits naufrages» et «Françoise Hardy, les mots d’une vie» publiés en France aux éditions Jacques Flament.
Une exposition personnelle lui sera consacrée à partir du 12 juin 2025, à la galerie Alain Nadaud (Espace Sadika) où seront réunis ses peintures, photographies et autres dessins réalisés en Tunisie.
Dans ses peintures, l’artiste dit essayer de mettre en avant nos failles, nos désordres et nos fragilités, des thèmes qui l’ont toujours habités. «L’enchantement autant que l’abus de couleurs n’est pas matière à m’inspirer. Je n’attache pas davantage d’importance au décor ; il ne faut pas qu’il interfère avec mes personnages qui, à eux seuls, doivent créer l’émotion», écrit-il
Il peint l’être et le paraître, le dedans et le dehors, la force et la fragilité de l’humanité, son côté charnel et spirituel, cette humanité représentée par ce réceptacle qu’on appelle corps. Et c’est le corps masculin que l’artiste a souvent pris comme sujet ou comme objet plastique. Une virilité à la fois tendue et délicate qu’il figure dans tous ses états, selon différents angles de vue.
Pupilles étincelantes, regard perçant, muscles tendus se détachant d’un fond travaillé en dichotomie, celle de l’ombre et de la lumière qui se disputent l’espace et découpent l’arrière-plan dans une sorte de renvoi à une dualité des choses.
Dans ses photos, ce qui lui importe le plus est de saisir l’essentiel d’une émotion, de porter un regard poétique, voire lyrique, sur les lieux et surtout les êtres dont il retient l’image, considérant les visages comme porteurs de poésie.