Jeunes médecins dentistes: Un démarrage difficile dans la vie active - LA PRESSE
24°C
A la une Société

Jeunes médecins dentistes: Un démarrage difficile dans la vie active

  • 12 juin 15:17
  • 3 min de lecture
Jeunes médecins dentistes: Un démarrage difficile dans la vie active

Le démarrage de carrière est un véritable défi pour les jeunes dentistes en Tunisie, confrontés à un marché saturé et à des coûts d’installation exorbitants. En effet, pour un jeune médecin dentiste, démarrer dans la vie active relève du parcours du combattant à cause des difficultés liées non seulement au déséquilibre entre l’offre et la demande mais également aux frais et charges relatifs à l’activité médicale dans le secteur de la médecine dentaire. C’est ce qui ressort des propos récemment tenus par le Docteur Sonia Bchir Benzarti Présidente de l’Ordre Régional des Médecins Dentistes de Tunis lors de son passage à la radio.

L’absence d’études et de stratégies axées sur l’évaluation des besoins du marché de l’emploi et ceux de la population en termes de soins et de densité médicale (nombre de médecins pour cent mille habitants dans chaque région) a contribué à accentuer le déséquilibre entre une demande et une offre qui est, aujourd’hui, bien plus élevée que cette dernière. En effet, selon le Dr. Benzarti, le nombre d’étudiants qui obtiennent, chaque année, le diplôme de médecine dentaire à la faculté de médecine dentaire de Monastir et des facultés de médecine à l’étranger et qui atterrissent sur le marché de l’emploi dépasse les besoins de la population en médecins dentistes. Plus de deux-cent étudiants sont diplômés, chaque année, de la faculté de médecine dentaire. De 2014 à 2024, le nombre de spécialistes est passé de plus de 4244 à 7045 médecins dentistes, dont 5000 sont en activité.

Près de 80% sont installés dans le secteur privé alors que seulement 26% exercent dans la fonction publique. « Dans certaines régions, il n’y a pas d’unité dentaire, a relevé le médecin. Les médecins dentistes exercent généralement dans les grandes villes et les zones côtières ». Alors que la densité médicale moyenne telle que définie par l’OMS, pour avoir un rapport équilibré entre le nombre de spécialistes et les besoins de la population, s’élève à 30 dentistes pour cent mille habitants, elle atteint cinquante médecins pour cent mille habitants en Tunisie, contre respectivement 14 et 35 dentistes pour cent mille habitants pour le Maroc et l’Algérie, ce qui confirme le nombre élevé de médecins dentistes par rapport aux besoins de la population en Tunisie. Fraîchement diplômés de la faculté, de nombreux médecins dentistes qui choisissent de s’installer dans le privé, rencontrent des difficultés généralement d’ordre financière pour démarrer leur activité médicale.

« Il faut en moyenne 80 mille dinars pour qu’un jeune médecin dentiste fraîchement diplômé puisse démarrer son activité médicale. Les charges sont très élevées et comprennent entre autres le coût du matériel dentaire qui est très cher, en raison de la taxation. L’Etat doit prévoir des mesures incitatives pour ces jeunes afin de les encourager à s’installer à l’intérieur du pays, et ce, en leur octroyant, à titre d’exemple, des crédits à taux préférentiel et en réduisant les impôts et la taxation du matériel », conclut le médecin.

About Author

La Presse