3e édition du Grand Débat d’universnews : Nouvel ordre mondial en construction : Quels atouts la Tunisie doit-elle faire valoir ?

Le site d’information Universnews a organisé hier la 3e édition de son Grand Débat, avec pour thématique :«La Tunisie et la nouvelle géoéconomie : positionnement et opportunités».
La Presse — Des experts, des décideurs politiques et économiques, ainsi que des spécialistes tunisiens et internationaux se sont retrouvés pour tenter de décrypter ce monde qui change autour de nous et la place qu’occupe ou que devrait occuper la Tunisie dans cette nouvelle configuration géopolitique, marquée notamment par le changement spectaculaire de la politique américaine depuis la prise de fonction de Donald Trump en janvier.
Voici un compte rendu journalistique basé sur les informations disponibles dans la source :
Selon Mustapha Machatt, journaliste, fondateur et rédacteur en chef d’Univers News, qui s’est exprimé à l’ouverture de ce débat, nous vivons une «période historique» marquée par des transformations radicales. Pour lui, les règles économiques traditionnelles ont changé sous la pression des chocs géopolitiques, commerciaux et des nouveaux défis technologiques marqués par l’émergence de l’intelligence artificielle.
A ce titre, l’économie n’est plus un monde isolé, mais est devenue «imbriquée avec la géopolitique, la sécurité nationale et la souveraineté stratégique». Une réalité qui contraint les États à «réorganiser leurs priorités, reconstruire leurs alliances et formuler leurs modèles de développement ».
La Tunisie n’est pas en reste et devra, plus que jamais, explique-t-il «agir pour prendre la décision décisive de tracer sa propre voie avec confiance et audace». Machat préconise que la Tunisie soit plus proactive pour ne pas rester «simple témoin passif» dans un monde en mutation, et de tenter d’en être, pourquoi pas, un «acteur majeur».
D’ailleurs, Raja Boulibiar, directrice générale des Prévisions au ministère de l’Économie et de la Planification, a expliqué, lors de son intervention, que le capital humain tunisien peut être un atout majeur capable de contribuer au positionnement de la Tunisie dans cette nouvelle économie qui se dessine. Par ailleurs, elle a réaffirmé l’importance de la position géographique stratégique dont jouit la Tunisie, tout en rappelant à quel point l’économie tunisienne a démontré des capacités de résilience, comme en témoigne la réévaluation de la note souveraine de la Tunisie.
Elle, indiqué que la Tunisie est engagée dans un processus de révision de son cadre législatif et travaille activement à attirer des investissements à forte valeur ajoutée. Selon elle, ces transformations majeures du monde vont restructurer les pratiques économiques, dans un monde caractérisé par une dominance de l’incertitude et une remise en question des règles de l’échange commercial.
Khalil Laâjimi, ancien ministre, s’exprimant en tant qu’expert, a expliqué qu’au lendemain d’une période marquée par des politiques économiques néolibérales qui n’ont pas apporté de solutions aux crises mondiales, une nouvelle discipline — la géoéconomie — émerge et découle de la géographie, de la politique et de l’économie.
Dans une déclaration à La Presse Laâjimi met en avant des atouts intrinsèques de la Tunisie qui, depuis des décennies, a investi dans l’éducation et se classe d’ailleurs parmi les trois premiers mondiaux en matière de formation Stem (Science, Technology, Engineering and Medicine). La compétence de ses ressources humaines n’est donc plus a démontrer et l’ancien ministre va plus loin en estimant que la Tunisie, grâce à ses ingénieurs en informatique et ses mathématiciens, peut se positionner parmi les 5 à 10 principaux acteurs mondiaux en IA, à la condition de développer l’infrastructure de base requise, notamment les centres de données (data centers). Ces installations énergivores pourraient, selon lui, être alimentées par le potentiel de la Tunisie en matière d’énergie solaire.