Examens nationaux 2025 : Mobilisation générale pour un enjeu national

Le baccalauréat tunisien jouit d’une reconnaissance internationale. Il ouvre les portes de nombreuses universités à l’étranger. C’est pourquoi il doit rester un repère de sérieux, d’exigence et de mérite. Protéger son intégrité, c’est défendre non seulement les élèves honnêtes, mais aussi l’image d’un pays.
La Presse — À l’approche des examens nationaux, la tension monte et les préparatifs s’intensifient. Le ministère de l’Éducation a réaffirmé sa pleine disposition à assurer le bon déroulement de ces échéances cruciales. La directrice générale du cycle primaire, Nadia Ayari, a souligné jeudi 8 mai, en marge de la conférence de clôture du projet «Partenariats efficaces pour les recherches participatives dans le secteur de l’éducation en Tunisie», que les préparatifs vont bon train, notamment pour les centres des épreuves écrites du baccalauréat.
Des visites de terrain sont prévues, ainsi que des réunions de coordination entre les différents intervenants, afin de garantir un cadre propice à la tenue des examens dans les meilleures conditions.
Depuis le 5 mai 2025, 143 935 élèves ont entamé les épreuves du baccalauréat expérimental, plus communément appelé «Bac blanc». Ce dernier se déroule sur deux semaines : les 5, 6, 7 puis les 12, 13 et 14 mai. Il s’agit d’une répétition générale avant la session principale, prévue les 2, 3, 4, 9, 10 et 11 juin 2025. Les résultats seront communiqués le 24 juin.
Vigilance accrue contre la fraude et tolérance zéro
En parallèle, les autorités sécuritaires redoublent de vigilance. À Feriana (gouvernorat de Kasserine), une patrouille conjointe a arrêté un ressortissant étranger en possession d’équipements de communication sophistiqués. Il tentait de franchir illégalement la frontière. Cette interpellation, survenue en marge de la période des examens, rappelle combien la lutte contre la fraude, notamment technologique, constitue aussi un enjeu sécuritaire national.
Mais la fraude n’est pas qu’un fait isolé, elle prospère là où les institutions sont affaiblies. Lorsque l’État perd en autorité ou en légitimité, lorsque la confiance s’effrite, le respect des règles vacille. Il n’est donc pas étonnant que durant les périodes de mauvaise gouvernance, les cas de triche se soient multipliés de manière inquiétante, révélant les failles d’un système déconnecté de ses principes fondateurs.
Face à cela, l’organisation rigoureuse et transparente des examens devient un indicateur de la solidité de l’État. Elle réaffirme que nul n’est au-dessus des règles, que le mérite ne se négocie pas, et que l’école reste un lieu de justice. De ce fait, il est impératif de lancer des campagnes de sensibilisation ciblées à l’attention des candidats, pour rappeler que toute tentative de fraude est une mise en péril, peut-être définitive, de leur avenir personnel. Les sanctions seront fermes. L’objectif n’est pas seulement de dissuader, mais aussi de reconstruire une culture fondée sur l’effort, l’équité et la responsabilité collective. Et cela implique tous les acteurs ; du choix des sujets à leur impression, leur distribution, jusqu’à la vigilance des surveillants en salle d’examen.
L’examen national, reflet de la gouvernance et de l’excellence éducative
Au-delà de la simple évaluation des acquis scolaires, les examens nationaux incarnent, de fait, un enjeu de gouvernance. Leur bon déroulement reflète la capacité de l’État à organiser des échéances clés avec rigueur, justice et transparence. Ils sont également le miroir du système éducatif dans son ensemble.
Le baccalauréat tunisien jouit d’une reconnaissance internationale. Il ouvre les portes de nombreuses universités à l’étranger. C’est pourquoi il doit rester un repère de sérieux, d’exigence et de mérite. Protéger son intégrité, c’est défendre non seulement les élèves honnêtes, mais aussi l’image d’un pays.
Dans une Tunisie en quête de progrès et de justice, garantir la crédibilité des examens nationaux revient à affirmer que l’ascenseur social fonctionne encore, qu’il repose sur la valeur de l’effort et la qualité de l’éducation publique. C’est à cette condition que l’école pourra continuer à jouer son rôle fondamental : former les citoyens de demain et porter les espoirs de toute une nation.
L’éducation, pierre angulaire du développement national
Dans notre pays, les ressources naturelles ne constituent pas un moteur de croissance suffisant, nous le savons. C’est pourquoi l’intelligence collective devient notre première richesse. C’est pourquoi, également, l’éducation ne peut être considérée comme une dépense, mais comme un investissement vital. À travers les générations, et depuis l’indépendance, l’école tunisienne a porté des trajectoires d’émancipation, formé des esprits critiques et bâti des compétences reconnues au-delà des frontières. Mais aujourd’hui, il ne suffit plus de maintenir cet héritage, il faut l’adapter, le renouveler, et l’élever au rang de priorité nationale.
Les examens nationaux, en particulier le baccalauréat, ne doivent pas seulement sanctionner un niveau scolaire, ils doivent être repensés comme des leviers de transformation, révélateurs de talents à accompagner et à valoriser. Cela suppose un système éducatif qui sache détecter les aptitudes, encourager l’innovation, promouvoir l’équité des chances et renforcer les liens entre école, université et marché du travail.
C’est à ce prix que la Tunisie pourra forger un modèle de développement qui lui ressemble, enraciné, autonome, porté par la compétence, la créativité et le sens de la citoyenneté. Dans ce modèle, chaque jeune formé n’est pas seulement un diplômé de plus, mais une promesse vivante, un artisan de l’avenir. Parce que miser sur l’école, c’est miser sur la Tunisie.