68 % des Tunisiens écoutent la musique à un volume excessif, selon une étude nationale

Une étude menée par l’Agence nationale d’évaluation des risques, relevant du ministère de la Santé, révèle que 68 % des Tunisiens écoutent de la musique à un volume élevé, dépassant le seuil recommandé pour une écoute sans danger.
Présentée ce mardi lors du forum national de l’agence sur « Les effets sanitaires de l’exposition au bruit », l’étude, réalisée en 2022, souligne l’absence de conscience collective face aux dangers du bruit sur la santé, en particulier chez les jeunes. Les adolescents âgés de 16 à 19 ans écoutent la musique entre une et cinq heures par jour, et nombre d’entre eux dorment avec des écouteurs.
« Près de la moitié des personnes interrogées, soit 46 %, estiment que le bruit ne représente pas un danger grave pour la santé », a déclaré Monder Mansour, sous-directeur de l’agence. Il a également indiqué que seulement 9 % des Tunisiens consultent un spécialiste pour évaluer leur audition, tandis que 92,4 % reconnaissent une connaissance limitée des risques liés à l’exposition au bruit.
Face à ce constat, 38 % des participants ont exprimé leur volonté d’être mieux informés sur les dangers du bruit et les moyens de prévention.
La directrice générale de l’agence, Zahra Jemali, a pour sa part insisté sur les conséquences multiples du bruit, qui ne se limitent pas à la perte d’audition : « Le bruit a des effets néfastes sur la santé mentale, le système nerveux et cardiovasculaire. Notre priorité est de sensibiliser à ces risques et de prévenir les troubles auditifs, en particulier chez les enfants. »
Elle a également appelé les mères à suivre de près le développement auditif de leurs nourrissons et à effectuer des visites régulières chez les spécialistes pour un dépistage précoce.
De son côté, Thamer Tokabri, directeur à la direction générale de la promotion des personnes handicapées au ministère des Affaires sociales, a indiqué que 434 000 personnes sont actuellement enregistrées comme en situation de handicap en Tunisie, dont 38 000 souffrent d’un handicap auditif.
Les enfants atteints de troubles auditifs bénéficient de soins gratuits dans les établissements publics, d’un accès à des centres spécialisés (plus de 40 pour les déficiences auditives), ainsi qu’à des programmes d’intégration scolaire et de rééducation. Le ministère travaille également à la révision du cadre légal relatif au handicap, en vue de l’adapter aux évolutions technologiques, notamment en fournissant des appareils auditifs de dernière génération.
L’exposition au bruit provient également de sources extérieures telles que le trafic aérien, les chantiers de construction ou les embouteillages, qui constituent autant de facteurs aggravants pour la santé publique.