Commentaire : Haro sur la désinformation !

Ceux qui cherchent vainement à nuire à l’image du pays le font désormais à visage découvert ! Ils n’ont plus honte de s’engager pleinement dans un processus de manipulation visant à présenter la Tunisie comme étant un pays où il ne fait pas bon vivre. Pour eux, tous les moyens sont bons pour induire en erreur l’opinion publique nationale et internationale. Sinon comment expliquer la diffusion sur les réseaux sociaux d’anciennes vidéos qui remontent à la décennie noire et de prétendre qu’il s’agit de faits récents qui viennent de se produire. Et pour ne citer qu’un seul exemple, voilà des internautes qui partagent une vidéo d’un accident à Sidi Bouzid qui a causé la mort de plusieurs ouvrières agricoles. Vérification faite, il s’agit bel et bien d’un accident qui a eu lieu depuis plusieurs années ! A Sidi Bouzid, la Protection civile a formellement démenti ces rumeurs.
Alors, on a le droit de se poser la question sur l’opportunité de rediffuser une ancienne vidéo d’un accident mortel qui a touché une catégorie sociale vulnérable d’une région marginalisée. En diffusant ces anciennes vidéos, ces internautes veulent-ils nous faire croire qu’ils sont vraiment solidaires de ces victimes ?
Malheureusement, il s’agit là d’un comportement malsain qui a pour objectif de compromettre la paix sociale dans le pays en diffusant de fausses nouvelles. C’est tout simplement « un investissement politique » de bas étage qui constitue une insulte à la misère des autres. Les intentions politiques derrière la diffusion de ces rumeurs ne doivent en aucun cas passer inaperçues. Car, quelques jours après le drame de Mezzouna, de fausses nouvelles foisonnent sur la Toile et se concentrent toutes curieusement sur la région de Sidi Bouzid, une région connue pour sa large contribution à la révolution tunisienne. Ainsi, on comprend ce triste dessein contre notre pays, sa sécurité et sa stabilité politique et sociale.
Si la désinformation n’est pas un phénomène nouveau, l’utilisation des réseaux sociaux et des nouvelles technologies de l’information et de la communication pour propager des « fakes news » représente de nos jours un vrai danger. Plusieurs pays, notamment européens, ont déjà pris des mesures pour lutter contre ce fléau afin de protéger leurs sociétés. Car nous vivons, depuis plusieurs décennies, dans un village planétaire où circulent librement toutes sortes d’informations qui ne sont pas malheureusement la plupart du temps vérifiées. Le flux d’informations que nous subissons quotidiennement nous rend perplexes quant à la véracité des faits qu’on nous présente.
La Tunisie, classée parmi les premiers pays arabes et africains en matière d’utilisation des nouvelles technologies ne fait pas l’exception, et donc, elle n’est pas à l’abri de ce danger. L’Etat est ainsi dans l’obligation de trouver les moyens nécessaires pour lutter contre ce phénomène. La stricte application de la loi est nécessaire mais pas suffisante. Il y a lieu d’encourager la diffusion d’une culture d’éducation aux médias à même de conforter l’esprit critique et d’aider la société à se prémunir contre ce désastre. L’objectif étant de déjouer les multiples campagnes de désinformation que connaît la Tunisie ces derniers jours.