Décisions présidentielles : Le phosphate appelé à enregistrer une exploitation optimale
Ancien fleuron de l’économie tunisienne, la Compagnie des phosphates de Gafsa (CPG) est appelée à renaître de ses cendres grâce à la détermination affichée par le Président de la République qui vient, une nouvelle fois, de souligner la nécessité de rétablir, voire d’accroître, le rythme des activités du secteur des phosphates en recevant la ministre de l’Industrie, des Mines et de l’Energie.
Pour y parvenir, le Chef de l’Etat a mis l’accent sur l’urgence d’adopter une nouvelle stratégie en matière de lavage du phosphate par les eaux usées traitées au lieu de l’eau potable, dans la mesure où ce procédé permettrait une économie substantielle des ressources hydriques, surtout que cette méthode a déjà prouvé ses bienfaits dans plusieurs pays.
Concernant la question du phosphogypse à Gabès, le Président Kaïs Saïed a préconisé le recours à une solution définitive avec une exploitation qui tienne compte des éventuels effets néfastes, qu’il faut éviter, sur l’environnement et, par voie de conséquence, sur la santé des riverains.
Et avec un esprit pratique et pragmatique, il a tenu à rappeler les études déjà réalisées, il y a plus de dix ans, par des ingénieurs et des spécialistes à Gabès, qui ont clairement et scientifiquement démontré la fiabilité et le haut degré de sécurité de cette solution.
Dans le même ordre d’idées, le Chef de l’Etat a donné des consignes pour procéder à l’accélération de la recherche d’une solution définitive à la situation prévalant dans l’usine de Mezzouna dans le gouvernorat de Sidi Bouzid, et qui relève du Groupe chimique tunisien de Gafsa, tout en réclamant une reddition des comptes de la part des responsables à l’origine de sa fermeture.
Battant le fer tant qu’il est chaud, un Conseil ministériel restreint (CMR) s’est tenu, dès le lendemain de cette audience, pour étudier le programme et la stratégie de développement de la production, du transport et de la transformation du phosphate pour la quinquennie à venir 2025-2030.
Ainsi, ledit CMR a réitéré la nécessité de consolider la bonne gouvernance de ce secteur qui représente un puissant levier du développement économique et social, dans le sens où il contribue à la croissance du produit intérieur brut (PIB) et à l’amélioration de la balance des paiements.
En outre, et conformément aux directives du Président de la République, le CMR, présidé par le Chef du gouvernement, a mis l’accent sur l’impératif de renforcer la coordination entre les diverses parties prenantes dans le secteur, dans le but évident d’augmenter la productivité et de garantir la pérennité de cette ressource stratégique grâce aux investissements dans de nouvelles technologies et à la recherche de nouveaux marchés d’exportation, sans oublier le respect des standards environnementaux.
Se projetant dans l’avenir, le programme de développement de ce secteur stratégique est destiné à atteindre, à l’horizon 2030, une production annuelle de 14 millions de tonnes de phosphate grâce, entre autres, à la consolidation des infrastructures logistiques avec l’objectif consistant à créer une dynamique économique dans le Bassin minier.
Le même programme prévoit une augmentation des activités des usines du Groupe chimique tunisien d’ici 2028, sachant qu’un mécanisme de suivi permanent a été décidé à l’issue de ce CMR.
Rappelons que le Président Kaïs Saïed s’intéresse au secteur du phosphate depuis près de cinq ans, puisqu’en 2023 déjà, il a présidé un Conseil de sécurité nationale consacré, justement à ce dossier, et ce, après avoir rejeté le diktat du FMI.
Autrement dit, le Chef de l’Etat compte sur les revenus du phosphate, qu’il a qualifié, à l’époque, d’or non exploité pour que le pays vole de ses propres ailes en préservant le respect de sa souveraineté nationale.
Il n’est jamais trop tard, certes, pour bien faire, mais il était temps de redoubler d’efforts afin d’assurer une exploitation optimale des différentes ressources du pays en vue de fournir au peuple les meilleures conditions de vie.