« Le cancer ne m’a pas vaincue »: la Tunisienne Basma Boudarbala, un exemple de force et d’espoir
“La maladie passe, mais le temps ne revient pas”, déclarait Basma Boudarbala, rétablie d’un cancer du sein et ayant subi l’ablation d’un sein, tout en restant pleine de confiance et d’espoir, prête à entamer une nouvelle vie conjugale.
À la quarantaine, coach en développement personnel, Basma est convaincue que l’avenir sera plus lumineux malgré les épreuves qu’elle a traversées. Il y a quatre ans, elle apprenait qu’elle était atteinte d’un cancer du sein, une maladie « cruelle » qui avait déjà frappé sa famille à deux reprises (sa mère et sa sœur). Grâce à leur détermination et à leur engagement dans les traitements, elles ont vaincu cette maladie.
“Le cancer n’a pas pu me vaincre ni voler ma vie ni les moments heureux partagés avec ma fille, mon père et mes sœurs. Malgré la maladie, je suis restée debout, protégeant ma santé des restes de la maladie et luttant pour ne pas être vaincue”, a confié Basma lors du 11ᵉ forum de l’Association tunisienne de soutien aux malades du cancer du sein, dans une interview accordée à l’Agence TAP.
En racontant son parcours, Basma semble sereine et reconnaissante envers Dieu, même face aux épreuves. Cette attitude ne l’a pas empêchée de garder espoir pour un avenir meilleur. Elle conseille à toutes les femmes qui luttent contre cette maladie de persévérer, de se soigner, et de se libérer de la peur et de l’anxiété, soulignant que “la peur prive de la vie”.
Lorsqu’elle a découvert sa maladie, Basma a immédiatement effectué une mammographie après avoir constaté un écoulement de sang d’un de ses seins. Bien que les résultats n’aient initialement rien révélé, l’histoire familiale de cancer du sein et sa connaissance de nombreux articles scientifiques sur le sujet l’ont poussée à insister pour que le chirurgien procède à une nouvelle série d’examens. Ce n’est qu’après un test sanguin que le diagnostic de cancer a été confirmé.
Elle a précisé que le chirurgien avait été surpris par l’étendue du cancer dans le sein, qu’il a d’abord enlevé, puis, après 10 jours, le sein entier a été retiré. Le médecin lui a proposé soit une imagerie par résonance magnétique (IRM) pour vérifier si son sein droit était également affecté, soit un scanner pour évaluer l’extension du cancer dans tout son corps. Basma a choisi de se faire examiner pour déterminer si d’autres parties de son corps étaient touchées par la maladie, sans se soucier de l’ablation éventuelle du second sein.
La bonne nouvelle qu’aucune autre partie de son corps n’était atteinte par le cancer a apporté une immense joie à Basma, qui l’a célébrée en famille. Elle a poursuivi son traitement de chimiothérapie, malgré les effets secondaires difficiles, mais commençait chaque séance avec un sourire et de la joie, apportant un peu de lumière aux autres patients.
Bien que son utérus ait été retiré après la découverte d’un risque de cancer du col de l’utérus, Basma est reconnaissante d’avoir une fille, et estime que cela lui suffit. Elle garde néanmoins l’espoir de rencontrer un homme avec qui elle pourra continuer sa vie.
Concernant l’augmentation des cas de cancer, la cheffe par intérim du département d’épidémiologie à l’Institut Salah Azizi, Hyam Khyari, a indiqué dans une précédente interview à la TAP que la Tunisie connaît une hausse du nombre de nouveaux cas. En 2024, le nombre d’incidences a atteint environ 22 690 cas, contre 22 201 en 2023, répartis entre 11 970 cas chez les hommes et 10 720 chez les femmes. Le cancer du sein a occupé la première place chez les femmes, avec environ 4 400 nouveaux cas en 2024.
Hyam Khyari a insisté sur la nécessité de renforcer les efforts de prévention en raison de l’augmentation continue du taux de cancer. Elle a souligné l’importance du dépistage précoce et de la sensibilisation de la communauté aux symptômes du cancer, encourageant les citoyens à consulter un médecin dès l’apparition de signes anormaux, car un diagnostic précoce augmente considérablement les chances de guérison, selon elle.
La Presse