Savoir-faire tunisien en matière d’agriculture et de développement durable:  La Tunisie, un modèle à suivre

L’engagement de la Tunisie dans de nouveaux partenariats pourra faire gagner au pays bien plus que de nouveaux marchés et de simples échanges économiques. Ces visions partagées dans des domaines liés à l’innovation dans le domaine agricole et du développement durable permettront à la Tunisie d’exporter toute son expertise et son savoir-faire vers des destinations parfois peu communes.

La Presse — La Tunisie se distingue par son riche patrimoine agricole et ses avancées remarquables dans le domaine des énergies renouvelables. Ces atouts positionnent le pays comme un partenaire idéal pour plusieurs autres pays du monde dont les Caraïbes. Cette partie du monde, confrontée à des défis similaires aux nôtres en matière de sécurité alimentaire et de transition énergétique, peut profiter du savoir-faire tunisien et explorer des voies de collaboration stratégique pour relever ses défis. Vicki L. Otaruyina, consultante en expansion de marché chez « Ruyina Global », nous a expliqué que l’agriculture tunisienne, ce pilier économique basé sur la production d’olives, de dattes, d’agrumes et de céréales, peut devenir un modèle pour son pays. « La Tunisie a mis en place des systèmes d’irrigation sophistiqués pour maximiser la productivité dans des conditions semi-arides. Au fil des ans, le pays a adopté des technologies agricoles modernes, allant de l’agriculture de précision aux systèmes d’irrigation économes en eau, tels que les technologies de goutte-à-goutte et de pulvérisation. Ces pratiques permettent à la Tunisie de maximiser les rendements tout en préservant des ressources précieuses telles que l’eau et les terres cultivables. Pour les Caraïbes, où les îles font face à des contraintes similaires en termes de terres et de ressources en eau limitées, l’expertise tunisienne en innovation agricole offre un modèle précieux », a-t-il expliqué. D’après elle, les efforts de collaboration pourraient se concentrer sur le partage des connaissances, le transfert de technologies et des initiatives de recherche conjointes pour adapter les techniques tunisiennes aux écosystèmes caribéens.

Une expérience à imiter

Otaruyina a, par ailleurs, mis en avant les efforts de la Tunisie en matière d’énergies renouvelables en Afrique. « Le pays a beaucoup investi dans des projets d’énergie solaire et éolienne pour réduire sa dépendance aux combustibles fossiles. Son ambitieux plan d’action pour les énergies renouvelables vise à produire 30 à 35 % de son électricité à partir de sources renouvelables d’ici 2030. Parmi les projets notables figurent le développement de fermes solaires, comme la centrale photovoltaïque de Tozeur, et des installations éoliennes importantes dans le nord du pays. La Tunisie a, également, été pionnière dans la recherche sur le stockage de l’énergie et l’intégration au réseau pour garantir un approvisionnement fiable en énergies renouvelables », a rappelé la consultante. Et d’ajouter : « Les Caraïbes, avec leur immense potentiel solaire et éolien, font face à des défis énergétiques en raison de leur forte dépendance aux combustibles fossiles et de l’augmentation des coûts de l’énergie. En s’associant à la Tunisie, les nations caribéennes peuvent tirer parti de son expertise dans le développement à grande échelle de projets d’énergie renouvelable et dans la résolution des défis logistiques dans des régions petites ou isolées. Cette collaboration pourrait favoriser des solutions énergétiques durables qui réduisent les coûts et les empreintes carbone dans les Caraïbes ».

Trouver des solutions innovantes et durables

La Tunisie et les Caraïbes sont vulnérables au changement climatique et à la dégradation de l’environnement. « Pour relever ces défis communs, il est nécessaire de trouver des solutions innovantes et durables comme les échanges de connaissances pour la lutte contre la désertification ou la mise en place de systèmes d’irrigation économes en eau », a proposé la consultante. Les projets collaboratifs peuvent inclure le co-développement de fermes solaires et éoliennes, des solutions de stockage d’énergie et des programmes de formation en énergies renouvelables. « La capacité de la Tunisie à cultiver des cultures à forte valeur ajoutée, telles que les dattes et les olives, dans des environnements difficiles, offre des leçons pour les nations caribéennes cherchant à diversifier leur production agricole », a dévoilé Otaruyina.

D’après elle, il est possible de développer un réseau d’échanges des produits agricoles et l’agroalimentaire entre les pays. « Les initiatives collaboratives pourraient se concentrer sur le transfert des technologies tunisiennes en agriculture et en énergies renouvelables aux Caraïbes. Cela pourrait inclure des systèmes d’irrigation alimentés par l’énergie solaire et des solutions énergétiques renouvelables à faible coût adaptées aux petites îles. Aussi, la mise en place de programmes de formation conjoints et d’échanges académiques en agriculture et en énergies renouvelables peut construire une main-d’œuvre qualifiée capable de relever les défis futurs de ces industries », a-t-elle fait savoir. La Tunisie et les Caraïbes peuvent collaborer pour développer des politiques encourageant l’investissement dans des pratiques durables, incitant à l’adoption des énergies renouvelables et promouvant l’innovation agricole. « En s’unissant, ces régions ont la chance d’établir un précédent pour des partenariats mondiaux qui transcendent les frontières, démontrant que les défis communs peuvent conduire à des solutions partagées. Ensemble, la Tunisie et les Caraïbes peuvent bâtir un avenir non seulement durable, mais également mutuellement prospère », a conclu Otaruyina.